Skins (UK) 2007 - 2013

Publié le par Noémie Brune

Ah, Skins. Je n’ai, personnellement, pas connu beaucoup de gens ayant suivi cette série. Peut-être parce qu’elle est extrêmement perturbante (à sa façon).

Skins a une manière singulière de fonctionner. Elle n’est pas de ces séries qui essaient de garder leurs personnages principaux durant dix saisons (je suis une grande fan de Grey’s Anatomy depuis très longtemps, mais il serait temps de conclure les gars). Non, durant deux saisons, on suit une génération sur leur période de lycée. Ensuite, le casting est complètement renouvelé. Ainsi, sur les six saisons réalisées, on aura pu suivre trois générations de lycéens. Généralement, il s’agit de cinq ou six jeunes adultes paumés et légèrement détraqués, que personne ne comprend et qui ne comprennent personne, qui alternent entre leurs cours, leurs amis et leurs amours. Recette vue et revue, donc. Mais Skins a une façon d’être jouée, tournée, réalisée et montée qui vous tient en haleine et qui ne vous laisse pas indemne. A chaque génération terminée, il me fallait une bonne semaine pour me reconnecter à la réalité et reprendre le contrôle de ma propre personnalité (si si). Même si par moments, l’histoire est un peu trop forcée (si l’on ne pouvait vivre que de déboires, ça se saurait), les personnages restent vrais et foutrement attachants. On ne vit que pour eux, et leurs histoires malsaines qui les font grandir et évoluer avec les autres. Beaucoup n’ont apprécié que la première génération, clamant que les deuxième et troisième ne sont pas à la hauteur. Moi je ne suis pas de cet avis. J’ai vécu chaque génération différemment. Pour chacune d’elles, il y a eu des personnages que j’ai adorés et aimés, d’autres que j’ai détestés, des intrigues qui m’ont laissé indifférente et d’autres qui m’ont laissé sans voix.

Skins se résume finalement à ça : quand vous appuyez sur play, on vous place dans une minuscule boîte, on vous secoue dans tous les sens de sorte que vous perdiez tous vos repères, et on vous replace ensuite sur la route comme si de rien n’était, sauf que vous ne savez plus par où aller, comment marcher et qui vous êtes.

Skins est un train à grande vitesse, qui fait délicieusement mal. A travers tous ses personnages, on se reconnaît plus d’une fois, et c’est ce qui déstabilise. Bien sûr, si vous regardez la série à quarante ans, tout ce que je viens de vous dire n’aura absolument aucun sens pour vous et vous risquez d’être fichtrement déçus en commençant la série, ne voyant pour vous que des ados débiles et gamins s’agitant dans votre écran. Non, il faut regarder Skins quand on a encore que seize ou dix-sept ans.

Après, c’est trop tard.

Après, vous ne sourirez pas devant la douce folie émouvante de Cassie, vous ne serez pas obnubilés par la beauté effrayante d’Effy, vous ne serez pas déchirés par l’histoire de Grace et Rich. Alors tentez-la, Skins est une expérience avant d’être une série !

Skins (UK) 2007 - 2013

Tu es trop belle pour être gentille. C’est pourquoi tu détruis tout ce que tu touches.

Cook à Effy

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